La maison Lockhart En tant que femme mariée, Melyana devrait certainement parler de la maison de son époux comme de sa propre maison, étant donné qu'il est bien connu que la loyauté des femmes est changeante, qu'il suffit d'une seule cérémonie de mariage pour les faire changer de camps. Mais à vrai dire, la loyauté de la jolie brune va toujours envers sa famille, bien que la personne à laquelle elle y tenait le plus depuis la mort de sa mère quelques années auparavant - à savoir son père - est mort il y a peu, et que c'est son demi-frère qui soit devenue le seigneur de la maison Lockhart. Issue du deuxième mariage de Sir Lockhart, peu après que sa première femme soit morte en donnant naissance à Perriane, Melyana a toujours été une sorte de "cas à part" si l'on puisse dire. Aux yeux de sa mère, elle était tout simplement une fille parfaite, et dès que Melyana commençait à montrer des signes de magie, elle reçut sa première baguette de la part de sa mère et bien sûr des enseignements qui allaient avec. Petite fille modèle, elle conquérit rapidement le coeur de son père avec son visage de poupée. Fille chouchoutte de cet homme, il avait tendance à l'amener lors des chasses, ou des promenades à dos de cheval. Évidemment, de telles préférences n'aidaient pas vraiment à ses relations avec ses demi-frères et soeurs. Au contraire, au cours des années, le gouffre entre Melyana et les autres enfants de Sir Lockhart se creusa, surtout entre Melyana et sa soeur Perriane. La première avait finalement tout ce dont la deuxième rêvait, si bien que la situation entre les deux femmes est finalement bien tendue. Quant à son grand frère, l'héritier du domaine, il s'était rapidement rangé du côté de Perriane, si bien que la seule personne que Melyana avait dans sa famille depuis la mort de sa mère était son père... On pourrait donc croire qu'après la mort de ce dernier, elle ait été heureuse de pouvoir quitter cette famille, mais ce ne fut pas vraiment le cas. Malgré tout, elle aime cette famille, et surtout les valeurs qu'elle représente, en particulier leur fidélité à la maison Slytherin.

La maison Carrow
La famille de son époux, rien de plus, rien de moins. La relation de la jeune femme envers les divers membres de cette famille est froide, tendue même. L'arrivée de Melyana à Nottingham en tant que future épouse du Seigneur Eivind n'a pas plus à certains membres de la famille qui espéraient s'apparer les terres des Carrows, car après tout, un mariage semble rendre leurs plans plus difficiles, surtout si Melyana donnera un fils à Eivind... Sauf qu'ils ne sont pas au courant que pour le moment, cela ne risque pas d'arriver. Depuis la cérémonie du mariage, les deux jeunes époux ne se sont vus qu'au cours des repas, en temps normal, chacun vadrouille de son côté, et même la nuit, ils dorment dans des chambres séparées. Pour faire court, la relation de la jeune femme avec sa belle famille n'est donc pas des meilleures, elle a tout simplement l'impression de n'être qu'une invitée dont on tolère la présence, tout en lui montrant qu'on espère qu'il partira rapidement. En ce qui est de la loyauté envers les Grimaldi... et bien, Melyana a l'impression que si son père l'a promise à Eivind, c'est en partie parce qu'il désirait profiter de la réputation des Carrows, en particulier de leur envie d'émancipation, pour les allier à la cause du noble Salazar... A voir si Melyana arrivera à faire entendre raison à son époux et à lui faire prendre cette voie, car pour l'instant, cela semble perdu d'avance...

Sir Lockhart, un homme ayant atteint la quarantaine depuis plusieurs années désormais, faisait les cents pas dans les couloirs, visiblement inquiet. On pouvait entendre les cris de sa femme provenant de la pièce voisine. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’elle était en couche, et pourtant, l’enfant ne semblait pas bien décidé à pointer son bout de nez. S’il était aussi inquiet, c’était surtout parce qu’à peine deux années auparavant, sa première épouse, la femme qu’il avait aimé plus que tout, était morte en donnant naissance à une fille. Peu après sa mort, il avait pris une autre femme, un mariage purement politique, mais il avait rapidement appris à apprécier la douceur de cette femme, mais également sa détermination et son sens de la politique. Malgré les débuts quelques peu difficiles du couple, le mariage était donc une réussite, réussite qui était incarnée par cet enfant à naître. Mais que l’accouchement ne dure aussi longtemps ne pouvait rien signifier de bon à ses yeux, et durant plusieurs longues heures, il craignait de ne perdre une épouse de plus. Les sages-femmes qui assistaient sa femme l’avaient chassé de son chevet, si bien qu’il faisait les cents pas dans la pièce voisine, anxieux. Au bout d’un temps qui lui avait semblé interminable, il entendit enfin les pleurs d’un enfant. « Vous avez une fille» une des femmes arriva pour lui poser le bébé dans les bras. Enfant frêle, presque maladive, personne ne crut à ce que la petite fille survivrait la journée. Ce n’est donc que quelques jours plus tard, quand on fut sûr que l’enfant survivrait, qu’on lui donna le doux nom de Melyana.

« Je veux pas que tu partes. Pourquoi tu ne peux pas rester ici ? » La fillette de 6ans serrait la main de son camarade de jeu dans la sienne, comme si de cette manière, elle allait pouvoir le retenir. L’espace d’un été avait suffi pour qu’il devienne son meilleur ami, ou du moins c’était comme ça qu’elle aimait l’appeler. Elle l’avait rencontré lors d’une de ses « aventures » ou plutôt lorsqu’elle s’était échappée une fois de plus de la demeure familiale pour aller vadrouiller dans les champs. Une après-midi leur avait suffi pour sympathiser, et par la suite, ils s’étaient retrouvé chaque jour à l’ombre d’un vieux chêne… jusqu’à ce jour où l’été touchait à sa fin, et qu’il lui avait annoncé que sa famille allait repartir… Un sourire se dessinait sur le visage du garçon tandis qu’il serrait la main de la petite fille brune. « Je reviendrais. » Melyana le regardait avec des yeux remplis d’espoir, bien que pour l’instant, elle avait encore du mal à y croire. « Promis ? » « Promis. Je reviendrais toujours. »
L’année prochaine, en début d’été, la petite fille attendait son ami sous le grand chêne qui était devenu leur point de rendez-vous, et de même les années suivantes. Doucement, cette amitié commençait à se transformer en amour, enfin si ce sentiment puisse exister quand on avait tout juste 12ans. D’ailleurs, Melyana ne se souvient que trop bien de cet été. Un été pluvieux et froid et où les récoltes avaient été mauvaises. Mais ce n’était pas vraiment cela qui s’était gravé dans la mémoire de l’adolescente, mais plutôt le jour où Eivind et elle s’étaient une fois de plus retrouvés sous le vieux chêne pour se dire au revoir. Ce jour-là, ils s’étaient fait une promesse : peu importe ce que l’avenir leur réservait, ils allaient toujours se retrouver. Et en symbole de cette promesse, elle lui avait offert un pendentif en forme de loup et avait reçu en retour en bracelet en cuir très simple, mais qui devint rapidement son bijoux préféré…


« Mademoiselle, votre père souhaite vous parler » La jolie brune, âgée maintenant d’un peu plus de 25, presque 26, ans, tourna la tête vers la servante qui venait d’entrer dans le chambre. « Dis-lui que j’arrive » Assise devant sa table de maquillage, elle venait tout juste de finir sa coiffure. Rapidement, elle ouvrit le petit coffre contenant ses bijoux, sans accorder un autre regard à la servante. Son attention était attirée par un bracelet, un bracelet en cuir qui contrastait avec les autres bijoux en or purs contenus dans le coffre à bijoux. La simple vue de ce bijou suffisait de la replonger dans un passé qui lui semblait désormais lointain. Elle n’avait pas oublié la promesse qu’elle avait faite à l’époque à ce petit garçon brun, et pendant quelques années, elle avait porté ce bracelet avec fierté. Pendant trois ans, elle avait attendu chaque été le retour de son amie d’enfance, mais il n’était plus jamais venu, raison pour laquelle elle avait fini par arrêter de porter le bracelet en question, après tout, il ne semblait pas tenir sa promesse, alors pourquoi elle devrait le faire ? Elle ne se souvenait que trop bien de la tristesse, de la déception, mais surtout du sentiment de trahison qu’elle avait éprouvé à l’époque. Pendant un instant, la jeune femme joua avec l’idée de jeter le bracelet dans le feu de cheminée qui chauffait sa chambre, mais elle s’en avisa. Elle en était juste incapable, car même si Eivind ne semblait pas se souvenir d’elle, elle n’avait jamais vraiment réussi à oublier ce petit garçon qui avait non seulement été son camarade de jeu, mais également son premier amour… La jeune femme laissa échapper un soupire avant de refermer la boite et de sortir de sa chambre, tentant de laisser ces souvenirs derrière elle.

Assise sur son siège à la grande table, le dos droit, les mains posées sur ses cuisses, et vêtue de sa plus belle robe, la jeune femme était certainement jolie à regarder. Et ne dit-on pas que les femmes sont le plus jolies le jour de leur mariage ? Sans doute que cette description aurait pu correspondre à Melyana s’il n’y avait pas eu cet air absent, voir même triste dans son regard. Le regard de la jeune femme balaya l’assemblée, tous ces gens qui assistaient au banquet tenu en honneur du mariage du Lord de Nottingham, de son mariage. Parmi toutes ces personnes, il n’y avait pas un seul de connu. Elle était arrivée le jour d’avant, et aucun membre de sa famille n’avait fait le déplacement pour assister à ce mariage. La jeune femme ne se souvenait que trop bien du regard que lui avait lancé sa sœur avant qu’elle ne monte dans la calèche censée la conduire à son futur époux. Elle y avait vu la joie de cette dernière d’être enfin débarrassé de sa petite sœur, mais aussi cette supériorité qu’elle devait éprouver puisque Melyana devait se marier contre son gré, et de plus avec un sang-mêlé… Dire qu’après la mort de son père, la jeune femme avait espérer pouvoir échapper à ce mariage, elle avait supplié son demi-frère de ne l’obliger à épouser cet homme, mais il n’avait rien voulu entendre. La jolie brune suspectait d’ailleurs que c’était l’œuvre de sa demi-sœur. Elle avait toujours été jalouse d’elle, et sans doute qu’elle avait convaincu son frère d’honorer la promesse que son père avait fait au Lord de Nottingham, et de ne pas céder aux supplications de Melyana. Bien sûr, la jolie brune n’avait aucune preuve pour cela, mais le regard que Perriane lui avait lancé lors de son départ avait suffi pour qu’elle le comprenne. Le regard de la mariée se posa alors sur son époux. Il était jeune, à peu près de l’âge de Melyana, et plutôt agréable à regarder. Sur ce point au moins, son père ne lui avait pas menti. Peu avant sa mort, ce dernier avait annoncé « la grande nouvelle » à sa fille, et elle ne se souvenait que trop bien de ses mots, comment il lui avait annoncé qu’il avait enfin trouvé un homme qu’il jugeait digne d’elle, et qu’il souhaitait la savoir entre de bonnes mains avant de quitter ce monde. A l’époque, il rentrait tout juste d’un voyage durant lequel il avait été victime d’une embuscade. Sans le jeune Carrow, il serait sans doute mort sur le coup. En guise de récompense, il avait donc promis la main de sa fille à cet homme. Mais malheureusement, le père de Melyana n’était pas sorti indemne de l’attaque. Il avait été victime d’un sort de magie noire, et malgré tous les soins portés, il se mourrait lentement. Son enterrement avait eu lieu à peine deux mois avant la célébration de ce fameux mariage. Bien que perdue dans ses pensées, le regard de la jeune femme était toujours posé sur son époux, se demandant bien quel genre d’homme il pouvait bien être, et ce qui avait bien pu pousser son père de la marier à un sang-mêlé… Ce n’était qu’une fois que l’homme tournait la tête vers elle et lui adressa un léger sourire que la jeune femme tourna la tête, faisant mine de s’intéresser à son assiette.
Depuis, plusieurs jours ont passé, mais la relation entre les deux époux n’a pas changé. Aux yeux de Melyana, Eivind n’est qu’un parfait étranger qui, comble de l’ironie, porte le même prénom que son amour d’enfance. Elle n’a jamais fait le rapprochement entre cet homme et le petit garcon de l’époque. Mais de toute manière, comment aurait-elle pu le faire ? Son ami d’enfance n’avait pas fait partie d’une grande famille – ou du moins il n’avait jamais évoqué son nom de famille - , il avait vécu sur la route, tout simplement… Et autant dire qu’il est difficile de faire un lien entre l’adolescent chêtif qu’il avait été à l’époque, et l’homme qu’il était devenu…

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Tout est en ordre, je te valide. Fiche sympathique, avec quelques petites fautes et points obscurs. Mais rien de très grave, au contraire. Par contre, je me permets une petite mise au point à propos de la cohérence de l'époque : on donnait généralement un nom à l'enfant après deux ou trois ans, et non quelques jours, parce qu'il avait tout de même beaucoup de chance de ne pas survivre.