✣
in war time women turn to red
but as a badge of beating hearts.

Lorsque tu avais quitté les terres de ton enfance au petit matin, tu ne t’étais pas réellement attendu à ce que le temps soit aussi clément. Ces derniers temps il était capricieux et aussi versatile qu’une girouette implanté sur le toit d’une auberge. L’hiver approchait à grand pas et les vagues de brumes épaisses qui accompagnaient ton chemin demeurait la preuve certaine que bientôt les premiers flocons de neige tomberaient sur les terres d’Angleterre et de ses alentours. Les pieds reposant sur chaque étriers situé de chaque côté de ton équidé, tu observes l’horizon d’un ciel grisâtre sans réel vie apparente. Un peu comme la couleur de tes yeux quelques peu limpide qui souligne ton manque de sommeil dû à ses cauchemars incessants qui ne font que troubler ton repos nuit après nuit. Tu ne peux continuer à vivre dans le doute et la crainte que l’assassin de la furie vengeresse ne vienne abattre ton dessin pour obtenir son but. Tu es paré contre cette éventualité depuis des années déjà, et tu refuses que la peur primaire régisse ton existence. Trop de gens ont donnés de leurs propres vies pour sauver la tienne, trop de personnes ont bravées les échos du trouble pour te protéger. A cette pensée soudaine, les jointures de tes mains blanchissent face à la pression des rênes que tu tiens. Une rage ancienne mais encore présente demeure dans ton cœur, tu ne peux l’éteindre car elle veille encore au plus profond de ton être. Les galops de l’étalon sont rythmés et rapides ce qui te ramène sans équivoque au moment actuel, observant dès lors que tu n’es plus très loin de la capitale, une ville où tu n’as pas mis les pieds depuis quelques temps maintenant. Les terres du Val des Dragons restent ta première demeure et t’apporte tellement plus que tu as tendance à en oublier le reste du monde. Un monde que tu découvrais autrefois dans les nombreux ouvrages de la bibliothèque de Catelyn ou encore sur les cartes à disposition au château de marbre suzerain. Main gauche en visière, tu fronces légèrement les sourcils pour mieux apercevoir la vue du point de Londres. Là-bas le danger t’attend peut-être, mais c’est pourtant là-bas que tu dois te rendre pour accomplir la demande d’une dame des plus surprenantes et improbables : Ashara Slytherin. Sa famille – l’une des familles fondatrices de l’école de sorcellerie – faisait parler d’elle sous de nombreux aspects mais tu retenais calmement et discrètement ta curiosité. Cette famille de sang-pur avait sans le moindre doute de la connaissance des Malfoy et cela te suffisait amplement pour ne pas faire la conversation à cette femme dont l’emblème propre au serpent témoignait de son comportement. Secouant la tête d’un air passivement amusé, tu recouvres ta chevelure d’un blond cendré de l’épaisse capuche de ta cape avant de donner un léger coup de talon à ta monture dont la robe baie passera assurément inaperçue au sein de la ville britannique. Quelques pas de sabots et minutes plus tard, c’est d’une œillade attentive et furtive à la fois que tu parcours la ruelle principale. Cette dernière emplit de monde n’est qu’un cadeau offert pour ton assassin attitré et il suffirait que ton attention en ville soit porteuse de rumeurs – comme le serait le bruit des oiseaux – pour que la maitresse des Malfoy ait vent de ta venue ici. Descendant de ton cheval que tu laisses devant l’une des nombreuses auberges, tu ne perds guère de vue ce pourquoi tu t’es rendu : apporter cette fiole et repartir comme tu es venue. Le hennissement du jeune étalon tu sais y percevoir l’anxiété. Très peu des habitants des terres du Val se rendent en ces lieux et il ne faut pas plus pour comprendre son comportement. Instinctivement tu caresse son encolure comme lui transmettre ton calme, ce qui semble l’apaiser au bout de quelques minutes. « Tout doux. Voilà c’est ça. Je n’en ai guère pour longtemps. ». Souffles-tu d’une voix peu audible. Une assertion que tu espérais réellement véridique, après tout le hasard était parfois perturbateur. Peu visible à l’œil d’autrui – car ta cape de voyage te dissimule – tu avances d’un pas assuré et prudent à la fois. Le Chemin de Traverse était un lieu idéal pour une transaction d’échange, après tout il était fréquenté et de jour cela était parfait. Seulement tu savais que le mot parfait était fortuit et relatif, aussi illusoire qu’une utopie religieuse ou digne d’une histoire pour enfant. Au coin de la célèbre librairie, tu remarques avec une assiduité certaine la silhouette fine et élancé de la sœur de Salazar. Aucun doute, la vipère tout d’un vert de panel vêtue reflétait tout bonnement son attitude et sa fratrie. Rien de mieux que du vert pour les reptiles. Tu lèves les yeux au ciel peu amène à ce sujet, alors qu’elle entre avec une certaine élégance alors qu’elle entre dans la librairie. A sa suite, tu franchis les portes du commerce où vos regards se croisent d’un intérêt commun. Tes pas feutrés tel un silence sur une mélodie te mène de l’autre côté d’une étagère où se trouve Ashara. Ta main glissement doucement le long de la reliure des bouquins lorsque tu en saisis, dévoilant ainsi le visage mutin et ironiquement faux de ta future interlocutrice. « Vous avez choisi votre émissaire, j’ai choisi le lieu Lady Ashara. ». Un sourire contrit et moqueur se lit cependant sur tes lèvres. Elle avait voulu que cela soit toi qui apporte sa commande si importante, mais tu n’avais pas compris pourquoi et par mesure de précaution la bibliothèque t’apparaissait comme un choix positif.