i'm frozen to the bones, i am (drystan)

**PARCHEMINS** :

drystan hadley,

Il faut manger le monde ou le monde vous mange.

identité du sorcier & secrets cachés

nom ∞ Hadley, un nom oublié, un nom qu'il ne donne jamais. A quoi bon de toute manière ? prénoms ∞ Drystan, un seul prénom, unique, qui lui convient très bien. Peu de personne le connaisse sous son vrai prénom, pourtant. La plupart du temps, on entend parlé de lui comme le rat, ou rat. âge ∞ Vingt-cinq ans, plus ou moins. Peut-être est-ce vingt-huit, ou trente. profession ∞ Voleur. classe sociale ∞ Chaque soir, il dort dehors, sans un sou dans sa poche. Mais cette forme de liberté lui plait. Plus que tout. Roturier, donc. allégeance ∞ Lui-même. Il n'a rien à faire dans toute cette guerre. baguette ∞ En bois de chêne rouge, elle fait vingt-huit centimètres, très souple, refermant un ventricule de dragon. épouvantard ∞Une silhouette sombre qui avance avec un couteau, pour lui couper le reste de ses doigts. union ∞ Célibataire, il n'a jamais été marié. Il fréquente d'ailleurs les bordels quand il peut avoir un peu d'argent. patronus ∞ Il n'a jamais su en créer un. secret ∞ Ils sont nombreux, comme le fait qu'il souffre de cette solitude qui le ronge petit à petit, qui le pousse à se renfermer sur lui-même. Mais les secrets qu'on lui a caché sont encore plus nombreux, et plus personne n'est là pour lui en révéler un seul. nature du sang ∞ Sang-mêlé, du moins, il s'est défini comme tel, n'ayant jamais connu sa mère, qui pouvait être moldue ou sorcière. Quant à son père, il n'est sûr de rien non plus, mais il pense à croire qu'il était - ou est - un sang-pur.

sous la cape et le chapeau

personnalité ∞ adroit + aventureux + efficace + discret + mal élevé + calculateur + menteur + observateur + rapide + irrespectueux + égoïste + lunatique + sombre + solitaire + profiteur + rancunier + meurtri + sarcastique + malhonnête + innovateur + débrouillard.
arsenal ∞ l'homme à la cape noir, ne montrant que rarement son visage est l'heureux propriétaire d'une baguette magique en parfait état de fonctionnement, qu'il à réussi à voler, il y a longtemps. Mais ce n'est pas tout, il s'est acheté, lors de son premier versement un bel arc, qu'il s'est fait sûr-mesure, pour pouvoir le manier malgré ses mutilations. Une dague équilibrée et très légère lui fait office de canif, et là encore, il l'a bien choisi pour qu'elle ne le dérange pas. Il possédait aussi une petite jument bai - plus une ponnette qu'une jument, rustique et courte sur pattes -, il y a quelques temps, mais elle n'est plu. D'un côté, cela le soulage car se traîner un animal est aussi désavantageux, surtout dans son cas.
autres informations ∞ son annulaire droit, l'auriculaire ainsi que le bout du pouce de sa main gauche lui ont été enlevé, quand il se fit prendre par un riche sorcier à qui il avait volé un bijou antique, sûrement magique. Le travail à été bâclé, le couteau à ripé nombreuses fois, alors qu'il se débattait pour s'enfuir. Quand enfin il réussi à mettre les bouts, le bourreau lui infligea le coup de grâce, et aurait pu lui ôter complètement l'usage de sa main gauche. Cependant, un vieux bougre, comprenant sa détresse, le soigna avant. + Il est donc un mutilé, et dès qu'une personne remarque l'absence de certains de ses doigts, elle peut tout de suite comprendre que c'est aussi un voleur. + Il porte toujours ou presque son capuchon noir sur la tête, tant et si bien qu'il est rare de voir son visage. + Il n'est jamais allé à Howgarts, ni dans aucune école. Il ne sait donc ni lire, ni écrire, mais instinct de survie oblige, l'homme se débrouille comme il peut. + N'ayant donc jamais étudié, il a apprit à utilisé une baguette magique seul, en regardant faire les autres, en les écoutant. Jeune, parfois, on eut pitié de lui et on lui enseigna quelques petites choses sur l'art de la magie. Mais plus maintenant. + Il s'est déjà coupé les cheveux. Deux fois. Généralement, il les ramène en queue de cheval, comme certains chevaliers, évitant ainsi de les imbibés de sang. + C'est un voleur, depuis toujours. Enfant, il volait de la nourriture pour survivre, maintenant, il en a fait un métier, et signe des contrats. + Il voyage beaucoup, et ne reste jamais quelque part plus d'une semaine ou deux. Il va et vient, mais à force de revenir aux même endroits, pourtant, les gens finissent par le connaitre, du moins de vu, car il est rare qu'il accorde quelques bribes de son histoire à quelqu'un. + Pour peu qu'il rentre en confiance avec quelqu'un, il se montrera très drôle, et jovial. Mais encore une fois, les gens qui en sont arrivés à ce stade avec lui sont rarissimes, ou morts. + Il ne possède pas beaucoup de vocabulaire, et ses manières peuvent sembler rustres, parfois.

+ que penses-tu de la création de l'école de sorcellerie Hogwarts ? Drystan en a entendu parler, un peu. On parle beaucoup de ces choses là, dans les endroits qu’il peut fréquenter, le soir. Entre deux choppes de bières au goût douteux, ce rat perfide a pu apprendre que quatre sorciers accomplis s’étaient décidés à construire une école de sorcellerie. Le genre de lieu que tous ces moutards de nobles allaient prendre d’assaut. Le genre de lieu qui n’accepterait les personnes comme lui, les rescapés des tempêtes, la risée de l’humanité, les nu-pieds, adroit ou pas. Il n’a jamais su qu’il se trompait, que ses pensées dérivaient lentement des idéaux que défendaient corps et âme les fondateurs de Poudlard. Mais après tout, nous voulons tous avoir raison. Toujours. Pourquoi construire cette école ? D’après le voleur, elle ne servira qu’à devisé un peu plus les rangs des sorciers, car quand on met une certaine quantité d’êtres humains dans un même endroit, elle finit par se détruire. Drystan préfère rester loin de toutes ces histoires fantasques, trouvant cela bien trop compliqué. Peut-être qu’au fond, le seul sentiment qu’il nourrit en l’égard de cette nouvelle école est la jalousie, car lui-même n’a pas pu avoir une éducation digne de ce nom. Peut-être qu’il est content, un peu, aussi, parce qu’il ne veut en aucun cas que des gosses se retrouvent dans la même situation que lui. Mais cela semble être noyé sous le mépris. Et le mépris a le pouvoir sur tout le reste, quoi qu’il puisse arriver. Endossé le rôle de la victime, c’est une bonne idée, certainement, meilleure que la construction de ce genre de lieu.
+ quelles sont vos conditions de vie ? La rue. Le froid. La famine. Le sang. La liberté. Cette même liberté qu’il chéri tant, qui le pousse à sourire chaque jour, un peu, parce qu’elle voyage avec lui, parce qu’elle lui est fidèle, et le restera toujours. Quoi qu’on puisse en dire, Drystan aimera toujours cette existence qu’il n’a pas vraiment choisie, mais qui lui convient pourtant parfaitement. Il ne pourrait échanger cette vie là pour tout l’or du monde, tout le pouvoir qu’un statut aisé peut lui donner. Non, ces conditions de vie l’ont forgés corps et âme. Il a apprit à survivre grâce à elle, elles l’ont rendu plus fort, plus appliqué, bien mieux qu’un simple guerrier. Parce qu’il y était obligé, et que l’obligation pousse les personnes à faire des choses parfois risquées, mais qui payent la plus part du temps. Le rendre ainsi a surement payé, même s’il a encore des doutes là-dessus. Est-il vraiment l’homme qu’il se dit être ? Tant de questions semblent être encore impossibles à poser, tant de chansons ne peuvent être chantées. Chaque jour, il se réveille dans un endroit différent, la faim tenaillant ses entrailles, le gout de la bière rance dans sa bouche, sur ses lèvres craquelées. Ses souvenirs sont confus, mais il essaye tant bien que mal d’en créer de nouveaux, pour combler le vide incessant, le trou, le manque qui s’étend dans son cœur, qui le ronge de l’intérieur. Chaque seconde, il établit des plans pour pouvoir voir la prochaine journée se levée. Sans foi, ni loi, qu’ils le définissaient. C’est sûrement vrai. Ces deux termes font parti de lui, parce qu’ils font parti de sa vie, de son monde. Sans foi, ni loi.
+ comment percevez-vous la magie ? La maitrisez-vous bien ou êtes vous un novice dans cet art ? La maîtriser ? Il y arrivera peut-être, un jour, après quelques décennies. L’homme en noir ne porte pas vraiment la magie dans son cœur, sans pour autant la renier complètement. Quoi qu’il puisse en dire, elle fait partie de lui. De sa personne. Elle est dans ses gènes, et se manifeste quand elle en trouve la nécessité. Pourtant, le voleur a plus confiance en son arc qu’à sa baguette, une baguette qu’il a volé il y a quelques années de cela, quand il était encore un peu plus un homme qu’un loup. Pas beaucoup plus. Elle rechigne encore à lui obéir complètement, et il n’a pas les compétences nécessaires pour la faire plier. Il doute qu’il en soit un jour capable, d’ailleurs. Drystan a appris à se servir d’une baguette tout seul, en regardant faire d’autres sorciers – Lui-même ne se définit comme tel. – Il n’a donc pas une grande expérience en ce domaine plus que chaotique à ses yeux. Il aurait pu survivre sans, mais le rat a très vite compris que la magie lui serait tout de même utile, plus qu’une autre arme, en ces temps troubles.
+ que pensez-vous du conflit qui a éclaté entre la maison Slytherin, la maison Black et la maison Gryffindor ? Êtes vous concerné par cette guerre qui se profile ? Il s’en contrefout. Pour lui, cette guerre fait partie d’un autre monde, ce monde où les personnes mangent avec des couverts et se saluent d’une révérence. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, Drystan ne s’en préoccupera pas. Cela le dépasse sûrement, et il ne cherche pas à en savoir plus à ce sujet. Le lion et le serpent peuvent bien rentrés en conflit, le rat se tapissera dans l’ombre, et finira par ressortir quand tout cela sera fini, afin de se nourrir des restes. Cela à toujours marché ainsi, du moins pour le mutilé. Il est celui qui agira en second plan, sans demander rien à personne, parce que de toute manière, on ne s’occupera de lui. Il est l’homme qui n’est concerné par cette ineptie, mais qui en subira les répercutions, quoi qu’il arrive. Les guerres s’étendent, et détruisent tout sur son passage. C’est bien connu. Il est aussi de ceux qui ne prendront aucune part à ce combat, puisqu’il n’en gagnera rien. Slytherin, Black, Gryffindor, pour lui, ces trois maisons sont identiques. Du moins au niveau de leur jugement à son égard : Il sera toujours celui dont on ne veut pas, le reclus de la société, l’ours chassé, le rat bannit. Cette guerre n’y changera rien. Elle est seulement faite pour distraire tout ces sorciers de la haute société. Les chanceux. Qu’ils perdent quelques proches, qu’ils comprennent ce que cela fait. Le rat n’attend que ça.
+ quelle importance donnez-vous au sang ? Le sang. Un élément vital à la survie de tous. Sans lui, Drystan ne serait pas là. Et vous non plus. Pour ce qui est des origines, du statut qu’il peut apporter, cela reste à discuter. Pour Hadley, qu’on soit de sang pur, ou pas, ça ne change rien. Ce n’est pas cela qui définit une personne, il est bien placé pour le savoir. Lui-même ne sait quel genre de sang coule dans ses veines. Et si par malheur, il était de sang-pur, il hausserait les épaules et repartirait nonchalamment dans sa galère habituelle. Ce statut ne le hissera pas au rang de dieu, il en est bien conscient. Il semble être le seul à avoir saisit cette idée, qui révulse la plupart des personnes en ces lieux. De là où il vient, le rat n’en a que faire du sang, si ce n’est que d’essayer de ne pas le perdre inutilement.

Spoiler:

**PARCHEMINS** :

DEAD MAN

« Les cœurs peuvent se briser. Oui. Les cœurs peuvent se briser. Parfois, je me dis qu’il vaudrait mieux que nous mourrions en de tels moments, mais nous ne mourrons pas. »

famille, devoir et honneur

La famille est un terme bien sombre pour le rat, comme une silhouette se découpant vaguement dans la nuit noire. La sienne, il ne l'a pour ainsi dire jamais connu. Il fut un temps où il vivait entre ses bras, dans une constance sécurité qui lui plaisait fortement. Mais ce temps-là semble tristement révolu, ou du moins oublié. Sa mère décéda quand elle le mit au monde. Son père était bien trop absorbé par son travail pour s'occuper de lui. Il paraitrait qu'il a essayé, un peu. Mais Drystan n'y a jamais cru. Bambin, il était déjà perdu, et a très rapidement dû se débrouiller seul. Il le faut, pour survivre. Son enfance - une époque qui dura huit ans, après cet âge, il se considérait comme adulte, du moins, il l'était bien plus que certaine personne - fut la seule période où il eut la chance de connaitre sa famille, qui se résumait à une seule et unique personne : Son père. Une autre vague forme floue, d'ailleurs. Là, il avait le loisir de se nourrir à sa faim, et de dormir paisiblement, du moins s'il faisait abstraction de l'absence constante de paroles dans son existence. Une présence, peut-être, mais rien de plus. Alchimiste, que se disait être son père. Lâche, certainement plus. Drystan songe souvent à ce dernier, aujourd'hui, alors qu'il a trouvé pour seul refuge la rue, qui le connait bien plus que son paternel. Il ne se rappelle même plus de son prénom, n'ayant retenu que son nom de famille, qu'il porte. De toute manière, à quoi cela sert qu'il retienne un quelconque souvenir de lui ? Hadley père est noyé sous les non-dits, les incertitudes, et quand quelque chose semble flou pour tout le monde, on finit par l'oublier. Le rayer définitivement de la liste. Envolé. Il s'est d'ailleurs éclipsé de la vie du rat ainsi. On l'a jugé mort. Puis on a laissé Drystan seul, tel le petit enfant orphelin qu'il était depuis sa naissance. La maudite baraque dans laquelle ils survivaient fut vendue, ou brûlé. Drystan y est retourné un jour, il n'en restait plus rien. Envolé aussi. Avec ses souvenirs, sa mémoire déclinante. Sa famille est depuis bien longtemps perdue, et n'a jamais eue beaucoup d'importance à ses yeux. On ne peut compter que sur soi-même. C'est un bon dicton. Un dicton pour rester en vie.

l'épopée des élus et du roi maudit

Le rat. Il était un minuscule animal dans un monde gigantesque, qu'il ne comprenait pas. Il était un rescapé, un vadrouilleur, une bête lugubre et bougonne. Peut-être qu'il possédait une autre personnalité en lui, plus joyeuse, que personne ne connaissait, mais à vrai dire, il ignorait s'il voulait en prendre connaissance. En prendre conscience. Il était un survivant, qui se taisait et écoutait, quelqu'un qui ignorait tant de choses de la vie, mais qui pourtant en connaissait les affres, les trahisons. Dans l'ombre, il replaça son capuchon noir sur sa tête, comme pour être sûr que personne ne le remarque. Chose inutile, car il n'y avait aucune présence en ces lieux, seulement lui. Mais il n'aimait pas cela, être vu, et prendre ses précautions lui paraissait vital. Parce que c'était un rat, et que cette espèce vivait cachée. Il savait pertinemment qu'un jour, il lui faudrait faire face à la lumière, pour redevenir plus un homme qu'une bête. Mais pas ici, pas maintenant. Il le fera quand il sera prêt. Dans une bonne centaine d'années.

Personne n'aurait pu se vanter de le connaitre, et même le vieux Baggins, tenancier d'une taverne et médecin de surcroit, ne pouvait avoir le mérite de savoir comment le rat en était venu jusqu'ici, à un stade si avancé de cette vie misérable. Oh il ne faisait pas pitié à voir, son regard était pourtant là pour vous dire qu'il n'était pas heureux non plus. Entre les deux, il tanguait lamentablement, ne pouvant tirer une conclusion de toute cette mascarade. En effet, personne ne le connaissait réellement, c'est pour cela qu'il se sentait en sécurité dans cette taverne. Protéger par ce genre de choses qui ne peut être violé, du moins pour Drystan, qui ignorait totalement qu'avec la magie, on pouvait le pousser à délier sa langue. Il pensait qu'avec ses mutilations, il avait eu son compte de malheur pour le restant de ses jours, et que sa seule préoccupation serait de trouver à manger et de vivre paisiblement en remplissant quelques contrats. Le rat était un idiot. Et il devait le rester. Il était de cette catégorie de personne qui devait absolument être ignorant, sans quoi elle commettrait des dégâts irréversibles. Les dieux ne lui avaient donné le loisir d'apprendre la lecture, l'écriture et la magie pour préserver les autres. Un vieux bougre le lui avait dit, un jour. Il l'avait cru, un peu, pour se raccrocher à quelque chose de certes puéril et risible, mais quelque chose tout de même. Il en avait eu besoin pour survivre. Le vieux tabouret en bois massif lui paraissait bien confortable, mais il n'aurait craché contre un tapis de feuilles mortes, qui se révélait être aussi agréable. Cette pensée le fit sourire. Au fil des années, il se rapprochait plus de l'ours que de l'homme, et préférait la forêt aux rues bondées. Il fallait tout de même faire face à ces dernières, quelquefois, afin de manger. On ne pouvait rester plus de quelques jours dans la forêt sans de la nourriture un tant soit peu convenable. Il l'avait compris à ses dépens. L'expérience commençait à porter ses fruits, et les problèmes qu'il avait rencontrés n'étaient plus, à présent. Il comprenait, un peu. Jamais trop, seulement assez pour ne pas crever dans son coin. « Tiens tiens, Drystan ! Vieux démon ! Deux semaines que je ne t'aie vu ici ! Tout le monde croyait que tu étais mort. » Il esquissa un petit sourire sarcastique en apercevant Baggins, qui essuyait une série de verres, de l'autre côté du bar. Ce sourire, il l'avait voulu convainquant, car même s'il ne voulait se l'avouer, il avait été pris d'affection pour cette vieille loque, cette épave qui l'avait sauvé malgré son statut de voleur. Il avait été le seul. Les autres l'abandonnaient, ou le considéraient avec mépris. Au fil des années, le rat avait appris à ne pas s'en offusquer, mais ce malaise incessant s'aggravait quand il se tenait près de ces personnes. C'est aussi pour cela qu'il avait fait de la forêt, ou de tout autre coin sombre sa maison. Les loups ne lui causaient que peu de soucis comparés à ces vipères. Viles et veules. Il ne faisait pas bon de vivre à leur côté, cela, il s'en était rendu compte. « Et toi ? Qu'en pensais-tu ? » Le rat porta à ses lèvres la choppe que l'homme lui tendait, la tenant de sa main étrangement incomplète. Il détestait montrer cette dernière, presque entièrement ravagée. Ses blessures s'étaient refermées, certes, mais la douleur était encore présente, même après six pleines lunes. Dans son cœur, principalement. Il n'y comprenait rien, mais ce maudit palpitant était le plus mal en point. Il doutait qu'il y survive plus de deux hivers. « Je n'ai pas soigné cet amas de chair pour rien ! Je savais que tu te terrais quelque part ! » L'homme ne put s'empêcher de rire, et cela l'étonna. Depuis combien de temps n'avait-il pas rit ? « Par Merlin, j'ai plaisir à te revoir, petit merdeux ! » Il l'entendit soupirer d'aise, et reposa la choppe de bière sur le comptoir - plus une planche en bois qu'un vrai bar, mais cela ne manquait pas de le faire sourire. Cette taverne reflétait les personnes qui y trouvaient refuge. - étrangement, lui aussi prenait du plaisir à revoir cet homme qui l'avait vu dans toute sa faiblesse. Pourtant, reposer les yeux sur le médecin le faisait souffrir, car il ne pouvait arrêter de ressasser cette scène de son passé. Cette seule et unique fois où il avait détesté être la personne qu'il était, le truand, le voleur. Il s'était fait attrapé, sur le chemin du retour, son butin en poche. Il ne se rappelait plus de ce que c'était, ni de la personne à qui il devait le remettre, mais le bijou était un or, et forcément magique. L'homme en était venu à la conclusion qu'il était dangereux, mais cela n'était pas la première fois, en dix ans de carrière, qu'il tenait en ses mains encore complètes un objet comme lui. Il se voyait encore marché, de son pas léger, presque euphorique en direction d'un village quelconque - Ou peut-être pas, il savait quel était ce village : son aventure avait commencé ici, et il se rappelait qu'autrefois, la maison de son père avait été là, mais il ignorait jusqu'alors que le malheur le frapperait de nouveau -, où il pouvait entendre nombreux bruits, ce genre de bruit que font les gens quand ils sont dans les rues, à faire leur course. En des temps reculés, il appréciait la foule, les moutards aux joues noires de suie courant partout autour de lui. Plus maintenant. La journée était paisible, et le soleil éclatant réchauffait chaque cœur meurtri, chaque parcelle de peau abîmée. C'est là qu'ils lui sautèrent dessus. En dix ans de métier, jamais il ne s'était fait surprendre. Pas une seule fois. Mais était-ce le coup de trop ? L'ultime fourberie dont il était capable ? Sûrement pas, seulement la chance ne lui avait pas sourit. Comme nombreuses fois. En effet, il ne pouvait pas dire que la fortune avait été de son côté quand son unique parent l'avait laissé seul pour rejoindre feu sa femme. Il avait huit ans quand il l'a abandonné, il en avait vingt-cinq quand il paya pour les crimes qu'il avait commis. Crime était un mot bien fort pour cette tentative de survie, comparé à ce qu'on lui affligea. UC.

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