La famille de Salazar Slytherin est connue dans tout le royaume et peut être même au-delà de ces frontières. Le père de Salazar était un homme réfléchit pour qui l’ambition n’avait d’égal que la répugnance des moldus. Il a enseigné ces deux valeurs à ses fils et à sa fille. Aujourd’hui tout le monde sait que les Slytherin sont en faveur du sang-pur et contre le mélange des sangs, pratique qu’ils trouvent plus que douteuse. Salazar entretient de bons rapports avec son jeune frère et sa sœur cadette qu’il force cependant à se marier avec Arès Black. Depuis l’annonce de ces fiançailles forcées la jeune Slytherin et Salazar ne s’entendent plus aussi bien, ce qu’il regrette mais il n’avait pas le choix. Il tente de le lui faire comprendre à chaque fois que le sujet revient sur le tapis mais c’est une cause perdue, Ashara n’entendra probablement jamais raison. En ce qui concerne Jaime, lui et Salazar s’entendent très bien. Salazar n’ayant jamais apprécié la politique laisse son frère le conseiller de temps à autre, il n’a aucune conscience du fait de s’être fait manipulé par le jeune Slytherin afin qu’il puisse assouvir ses désirs de grandeur. La famille n’est certes pas la plus accueillante et aimante au monde mais Salazar s’y sent bien et ce même si il a longtemps considéré les Gryffindor comme sa propre famille, il n’en est désormais plus rien, les divergences d’opinions étaient trop grandes et Salazar ne pouvait plus laisser cette mascarade continuer alors que Godric laissait entrer dans son école des né-moldus et sorciers au sang souillé.

« Salazar, mon garçon… » Fit l’homme dont le sourire était dissimulé par l’épaisse barbe noire. Le seigneur Slytherin avait décidé il y a peu d’envoyer son fils chez les Gryffindor jusqu'à sa majorité, dans l’espoir de l’initié à la politique car Salazar n’avait jamais montré le moindre intérêt pour cette chose ennuyeuse que l’on nomme politique. Cependant, l’homme, qui n’était pas un mauvais père, tenait à dire au revoir à son fils. Il posa alors ses deux mains immenses sur les épaules encore frêles du jeune sorcier. « Lorsque tu reviendras, tu seras un homme tout autre, j’en suis certain. » Fit-il, toujours souriant. « Va, et tâche d’apprendre un minimum de Jorah Gryffindor ! » Bien sur, ce que son père voulait lui faire comprendre était qu’il devait apprendre à gérer des terres, à étouffer une révolutions de vilains dans l’œuf ou encore à négocier avec les autres seigneurs mais tout cela Salazar n’en avait cure, il ne se préoccupait déjà que d’une seule chose : la magie. Et le pouvoir qui allait tout naturellement avec. Le jeune sorcier sourit alors à son père avant de se tourner vers les montures. Il allait être escorté par plusieurs sorciers jusqu’au château des Gryffindor mais son père ne venait pas avec, il ne quittait que rarement le domaine et quand il le faisait c’était plus pour se rendre à Londres que pour aller voir les Gryffindor.

Ce que Salazar n’aurait jamais pu prévoir c’était qu’il s’attacherait véritablement aux Gryffindor. Son père lui avait dit à quel point ils étaient différents d’eux, si égalitaires et d’apparence si parfait et, déjà, Salazar avait ressenti une pointe d’agacement envers ses prochains hôtes. Agacement qui disparu bien vite face à la gentillesse dont faisait preuve Jorah, le jeune sorcier l’aimait comme si il était son propre père mais il n’oubliait jamais que son allégeance ne revenait pas aux Gryffindor mais à sa propre maison dont il serait seigneur à la mort de son père. Si le serpent n’avait jamais aimé la politique il avait un gout prononcé pour le pouvoir et le titre de seigneur représentait pour lui une part de pouvoir qu’il ne pouvait négliger. Ainsi même si il répugnait un jour à le devenir il en avait également… Presque hâte. Pour l’heure cependant le sorcier ne pensait plus qu’a une chose, à ce projet fou qu’il avait élaboré avec le fils ainé des Gryffindor, qui était d’ailleurs plus un frère pour lui que son propre frère. Godric. « Imagine un peu, Godric, les sorciers viendrait de tout le royaume pour étudier dans notre école ! S’en serait finit des exécutions de la part des moldus ! » Car il arrivait de plus en plus que les moldus brûlaient ceux qu’ils considéraient comme étant des sorciers. Ceux qui étaient innocents et bien… Salazar s’en fichait pas mal, mais il ne pouvait admettre que l’on mène un sorcier, pur qui plus est, au bûcher. L’idée avait germé dans les deux esprits des sorciers et ils étaient bien décidé à mettre en place le projet. Il leur fallait des fonds, un terrain assez vaste et l’appui du conseil des sorciers mais ils ne doutaient pas de l’avoir, qui refuserait une idée aussi géniale ?

Il allongea le pas alors que la jeune blonde marchait derrière lui, elle courut pour le rattraper et posa une main sur son épaule. « Salazar, par Merlin où est-ce que tu vas ? » Il souriait toujours et, sans rien dire, attrapa la main de la jeune Helga. « Viens. » fit-il sans réellement lui répondre. Il emmena la jeune sorcière jusque dans une petite pièce circulaire, beaucoup trop petite pour être utile à l’institut mais Salazar trouvait que la beauté de ce bâtiment résidait dans le fait qu’il soit si singulier et truffé de pièces magiques que les quatre fondateurs avaient décidés d’y insérer, comme la salle sur demande par exemple. Il referma la porte derrière elle et, d’un coup de baguette magique, fit apparaitre un petit écrin dans la main de Helga. « Bon anniversaire. » fit-il d’une voix douce alors qu’elle le regardait de ses grands yeux interrogateurs. Il tapota l’écrin du bout de sa baguette et celui-ci s’ouvrit pour y réveler une chaine fine, en argent, avec à son bout un pendentif en forme de blaireau, l’animal qui représentait la maison Hufflepuff, dont Helga était issue. « Salazar… Merci. » Fit-elle en souriant, elle posa alors un chaste baiser sur la joue du sorcier qui, naturellement, en voulait bien plus mais il ne dit rien. Il se contenta de prendre la chaine du bout des doigts. « Tourne toi. » Fit-il, un fin sourire constamment accroché à ses lèvres quand elle était dans les parages. La sorcière s’exécuta et pivota. Elle souleva sa longue chevelure blonde afin qu’il puisse passer la chaine à son cou et l’attacher sans obstacles. A nouveau, Helga pivota pour faire face au fondateur. « Tu es ravissante. » Elle sourit et, n’y tenant plus, se jeta dans les bras de son amant afin de poser ses lèvres sur celle de Salazar.

« Je ne comprends pas, Salazar ! » Tonitrua une voix dans le salon secondaire du château des Slytherin, le sorcier leva la tête vers son frère cadet qui venait d’entrer dans la pièce sans avoir la desence de s’annoncer au préalable. Salazar souffla, exaspéré par l’attitude parfois un peu rude de son frère. « Et qu’est-ce que tu ne comprends pas, Jaime ? » Siffla le serpent en posant son regard sur le chevalier. Le cadet des Slytherin s’avanca dans la pièce et Salazar, comprenant qu’il était interrompu dans sa lecture pour un bon bout de temps referma le livre d’histoire de la magie qu’il était en train de lire. « Tu créé une école de sorciers et tu laisses des moldus y étudier, voilà ce que je ne comprends pas. » Salazar fronça les sourcils. « Que veux-tu dire, mon frère ? » Jamie s’avança encore un peu jusqu'à se retrouver à moins d’un mètre de son frère. « Les né-moldus ! Leurs parents ont tués des sorciers et maintenant ils viennent voler notre savoir, trouves-tu normal que de tels êtres étudient dans ton école ? » Le ton de Jaime était sur et froid, comme toujours mais il y avait autre chose dans sa voix cette fois… De la détermination. Salazar soutint le regard de son frère, qui fut le premier à le détourner pour se rendre devant une des larges fenêtres du salon. « Père n’aurait pas apprécié cela… » Fit-il sans se retourner. « Tu as raison, Jaime. Il faut que je fasse quelque chose… » Et, alors que son frère ne pouvait pas le voir, Jaime afficha un petit sourire satisfait. Il savait qu’il ne lui suffisait qu’a attiser la haine de son frère envers les moldus pour mettre son plan en place et, désormais, il savait également que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il ne puisse passer à la seconde partie de son temps : entrer en guerre contre les Gryffindor.

Il avait de plus en plus de mal à écrire cette missive, mais Salazar ne pouvait partir sans rien laisser à Helga, ne serait-ce qu’un mot pour lui expliquer les raisons de son départ. Ils savaient déjà, Rowena, Godric et Helga que Salazar avait des projets tout autres pour l’école. Ils savaient qu’il désirait interdire aux né-moldus d’apprendre l’art délicat de la magie. Ils n’étaient pas de vrais sorciers celui-lui mais les trois autres fondateurs s’étaient fermement opposés à cette idée, même Helga. Il soupira et trempa sa plume dans l’encre noire avant de coucher les mots sur le papier.

« Chère Helga,

Je ne puis rester plus longtemps au château alors que nos idées diffèrent à ce point, je suis certain que vous vous en sortirez sans moi. Je serai déjà partit quand tu trouveras cette missive, je ne veux pas que tu cherches à me faire revenir car je ne reviendrai pas.

Au revoir,
Salazar Slytherin. »

C’était suffisant selon lui, il avait besoin d’être ferme pour s’assurer que la jeune sorcière ne cherche pas à le retrouver et à lui demander de revenir au château. Tant pis si elle devait le haïr, l’avenir des sangs-purs était plus important, selon lui, qu’une amourette de passage. Il savait qu’il n’oublierait pas la sorcière de sitôt mais espérait qu’elle le fasse, pour son propre bien. Il scella la missive de son cachet et envoya un elfe de maison la déposer sur le bureau de la fondatrice. Une fois que ce fut fait, il sortit du château en pleine nuit, scella son cheval et grimpa dessus avant de l’envoyer au galop à travers la nuit.

Le vieux lion était mort et Salazar savait que son fils viendrait le chercher jusque dans sa tanière si il le fallait. Et il était prêt à affronter son ancien ami, celui qu’il avait longtemps considéré comme un frère mais qui n’était désormais plus qu’un ennemi mortel. Salazar savait que si ils se croisaient il n’en resterait plus qu’un, cela lui était désormais bien égal puisque son idéologie allait perpétuer pour des siècles à venir. Ils étaient supérieurs, les sangs-purs étaient supérieurs, de nature, aux autres et Salazar l’était encore plus car il était lui, celui qui avait osé défier les Gryffindor, tuer le seigneur et en vouloir plus, toujours plus. Il allait récupérer son école et la réserver aux sangs-purs. En attendant, il y avait toujours sa chambre que seul un hérité des Slytherin pourrait ouvrir…

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