Elenei est l'unique fille, et seconde enfant de Lord Jorah Gryffindor, puissant sorcier, la sœur de Godric Gryffindor, nouveau seigneur suzerains des Highlands, et de Melwyn. La jeune femme avait toujours été plus proche de sa mère, et ce, jusqu'à la mort de celle-ci, victime de la Grande Peste. Elle adorait son père, pour lequel elle vouait une véritable vénération, et même si ce dernier, brave et juste, l'aimait en retour, il préférait quand même ses fils. Elenei ne leur en a jamais voulu car elle est une femme, destinée à sceller une alliance et à assurer une autre lignée de sang-pur. Elle a toujours été proche de ses frères, en particulier de Godric car seulement onze mois les sépare, et ils sont restés proche, malgré l'arrivée de Salazar qu'elle a tout d'abord mal vu, avant de l'adopter également. C'est grâce à Godric qu'elle a pu apprendre le maniement d'une épée -il la battait toujours- mais elle était plus douée que lui un arc à la main. Amoureuse de ses terres, elle n'hésitait pas à s'échapper avec Godric afin de les découvrir plus. Également très proche de son petit frère Merwyn, Elenei a toujours eu un comportement extrêmement maternel envers lui et ce fut un véritable déchirement lorsqu'elle du quitter sa famille pour les Terres de l'Orage. Mais elle ne s'est pas plaint, car après tout, les Terres de l'Orage sont voisines de ses terres natales et Perceval Lancaster était tout ce qu'une jeune femme comme elle pouvait rêver, beau, noble, puissant. Bon avec elle, elle a rapidement su s'adapter à la vie à Glasgow même si jamais elle n'oublie d'où elle vient. Les premiers temps, elle se contenta d'écrire des lettres, et lorsque son époux avait le dos tourné, elle transplantait jusqu'à chez elle. Même si elle la voit peu, Elenei est proche de sa belle-soeur Roslynn, qu'elle considère comme la petite soeur qu'elle n'a jamais eue.
La mort de son père, tué par Salazar qu'elle considérait comme un cousin, l'a considérablement blessée, au point qu'elle a faillit en perdre son enfant. Depuis, elle ne souhaite qu'une chose, voir ce traître mort. Et elle compte bien nommer son enfant, s'il s'avère que c'est un fils, Jorah, en l'honneur de son défunt père, et sur ce point-là, Perceval n'aura pas le choix car c'est elle qui le mettra au monde et pas lui.

1189; La pluie tambourinait sur les murs épais du donjon, ainsi que contre l'unique fenêtre de la chambre seigneuriale dans laquelle la dame des lieux hurlaient, mettant au monde son second enfant. A la fois douce, bonne et généreuse, elle était tout ce qu'un homme pouvait souhaiter pour épouse, une maîtresse parfaite pour ses vassaux, et une mère attentionnée. Du moins, l'était-elle avec son fils aîné, Godric, né onze mois plutôt, et qui tenait tout juste sur ses jambes. Aussi, sachant qu'elle avait déjà mis au monde un fils, ne se souciait-elle pas d'avoir une fille. A vrai dire, elle en voulait une, au moins une, histoire d'avoir quelqu'un à ses côtés pour lui apprendre tout ce qu'elle avait appris de sa propre mère, lui transmettre un héritage propre aux femmes, tout comme son fils recevrait un entraînement pour le maniement des armes. Mais un second fils ferait sûrement très plaisir à son époux, et c'était son rôle de mettre au monde des héritiers. Quelques rares servantes se pressaient autour d'elle. Elle étouffait, mais elle devait être courageuse, elle sentait que l'enfant venait.
Jetant un coup d'oeil à travers les carreaux épais, elle se sentit brusquement découragée. Le ciel était gris, si remplis de nuages que même ceux-ci n'avaient plus la place de rester haut dans le ciel et s'étendaient, sinistrement, en longue traînée, vers la terre, et déjà, le haut sommet du Ben Nevis n'était plus visible.
Puis finalement, après un coup de tonnerre qui masqua le hurlement de lady Gryffindor, naquit Elenei. Soulagée, la jeune mère se laissa tomber sur les oreillers tandis qu'une vieille femme lui remit son enfant dans les bras. En bas, les hommes devaient être en train de s'enivrer en attendant la délivrance mais ce ne serait pas la naissance d'un fils que l'on annoncerait mais celle d'une fille. Peu importait, il y avait déjà Godric, et elle était ravie d'avoir une fille. Elle serra dans ses bras le bébé qui avait cessé de pleurer soudainement et qui la fixait de ses yeux bleus. Elle se sentait remplie d'une fierté maternelle, et elle avait follement envie de pleurer tant elle était heureuse, et épuisée. Elle entendit son époux monter les marches du grand escalier et des petits cris, ceux des personnes qu'il bousculait dans sa hâte à être près de son épouse. Elle sourit lorsqu'elle vit sa silhouette imposante au pas de la porte. Il avait l'air intimidé. Lentement, il s'approcha de l'imposant lit et s'assit au bord. « C'est une fille » fit son épouse, en regardant Jorah Gryffindor droit dans les yeux. « Je sais » répondit-il avant d'ajouter rapidement « ...J'espère qu'elle sera aussi belle que vous, sinon, je n'en veux plus. » La jeune femme répondit par un léger rire « Menteur. » Jorah fit mine de s'offusquer, à part son épouse, personne n'aurait pu dire cela sans en subir les conséquences, mais, c'était sa femme, la mère de son fils... et de sa fille désormais. Il tendit les bras vers la nouvelle-née qui fut déposée dans ses bras. Derechef, elle se remit à hurler. « Eh bien » soupira Jorah « On dirait qu'elle a mes poumons. Savez-vous comment l'appeler? » demanda t-il soudain. Lui, il n'en avait aucune idée, il avait des idées de prénoms pour des garçons, mais pour des filles, eh bien, sa femme choisirait à sa place. « Je pensais à Elenei » souffla cette dernière. Jorah sourit. « C'est parfait. Merci pour cette enfant. » déclara t-il avant de la rendre à sa mère et de se lever pour regagner la porte. Il devait annoncer à tous que sa fille s'appelait Elenei, et puis ensuite, il fêterait sa naissance toute la nuit avec ceux qui étaient là.


Elenei retint un cri lorsque l'épée en bois de Godric lui frappa l'épaule. Jamais elle ne montrerait sa douleur, surtout pas à lui, un garçon! La fillette répliqua aussi rapidement que possible, mais plus rapide, et plus doué, son aîné envoya voler sa propre épée à elle plus loin, pile dans une mare de boue qui lui paraissait suffisamment visqueuse pour qu'elle ne s'y risque pas. Furieuse, elle jeta un regard mauvais à Godric qui la fixait, une lueur triomphante dans ses yeux bleus. Elle eut soudain envie de le frapper, à le voir là, victorieux. Elenei fit un pas vers son frère et au moment où elle levait le poing, une voix douce et féminine l'appela. Elle se retourna vivement vers l'entrée du donjon pour y découvrir sa mère, la mine austère comme à son habitude. Il n'y avait qu'à leur père qu'elle dédiait ses plus beaux sourires, et à eux aussi, mais seulement lorsqu'ils étaient en famille. Un jour, sa mère lui avait raconté qu'une vraie dame ne devait pas offrir son sourire à quiconque la regardait car cela ne se faisait pas, et qu'un sourire devait se mériter, être un cadeau. Voilà pourquoi une lueur de fierté brillait dans les yeux de son père lorsqu'il réussissait à faire sourire sa femme. Mais Elenei elle, s'en fichait.
Penaude, elle s'avança vers sa mère, sachant très bien qu'elle serait entraînée vers la grande salle, condamnée à rester au coin du feu à coudre ou à tisser, ou du moins à apprendre, et s'occuper du bébé, Merwyn. Qui n'était plus un bébé mais un garçonnet -ce dont Elenei se souciait peu-. Elle aimait beaucoup Merwyn, qui possédait les mêmes boucles brunes que ses aînés, mais pas les mêmes yeux bleus. Malheureusement pour elle, sa mère décida de lui apprendre la gestion du château et à gérer les domestiques. Elenei soupira, dehors, son frère devait être en train d'apprendre à se battre ou encore à monter à cheval. En somme, il devait s'amuser, alors qu'elle, elle devait écouter et apprendre, et répéter, faire, sans aucune faute.
Silencieuse, elle suivit sa mère qui l'entraînait vers les cuisines afin de la voir superviser la préparation du repas du soir. Le cuisiner, un sang-mêlé, lançait des sorts un peu partout, ce qui avait toujours fait rire Elenei. Elle avait hâte d'avoir des pouvoirs elle aussi. Jetant un coup d'oeil par la porte ouverte de la cuisine elle observa, mélancolique, le paysage qui s'étalait sous ses yeux. Mis à part le Ben Nevis, s'étendaient des collines verdoyantes à perte de vue. C'était un beau jour, le ciel avait beau être couvert de nuages, ils restaient haut. Les jours de soleils étaient rare, suffisamment pour qu'un temps gris soit considéré comme beau d'ailleurs. Elle s'assit sur un banc, écoutant distraitement sa mère. Godric l'entraînait parfois au delà des remparts du château. Elle aimait cela, se promener en toute liberté, sans aucune contrainte, dans son pays. Elle ignorait les dangers, elle était innocente et naïve et tout lui paraissait beau. Le bruit d'une cavalcade la tira soudain de ses pensées, et avec un petit cri ravi elle s'échappa de la cuisine, sans attendre sa mère la rappeler, pour courir en directement de la cour dans laquelle son père venait d'arriver. A peine avait-il posé un pied à terre que la fillette se jeta dans ses bras. Il rit légèrement avant de la soulever. Elenei le serra alors de toutes ses forces, enserrant son coup de ses bras. Pour elle, son père était le plus beau, le plus fort, et le plus noble de tous les guerriers, de tous les sorciers.


Elenei se tenait droite, à côté de sa mère, elle-même aux côtés de son père. Salazar Slytherin. Le nom d'un serpent. Tapant du pied, elle s'attira un regard de sa mère, et même, à sa plus grande honte, de son père. Un Slytherin, ici, chez les Gryffindor! Pour Elenei, les Slytherin étaient à l'image de leur blason: des serpents. Merwyn lui, se contentait de tout observer, les yeux grands ouverts. Godric s'était changé. Un léger sourire fleurit sur les lèvres d'Elenei. Elle avait réussi à lui échapper. Mais malheureusement elle savait que son frère trouverait un moyen pour se venger, et lorsqu'il se vengerait, elle se re-vengerait après. Glissant sa main le long de sa hanche, elle rencontra sa baguette et aussitôt, une onde de chaleur la parcourut. Elle ne l'avait que depuis peu mais déjà, elle savait s'en servir. Elle était douée, son père était fier d'elle, mais il l'était plus encore de Godric. Quand à Merwyn, eh bien, il était trop jeune pour l'instant et peut-être un jour réussirait-il à battre Godric? Trois cavaliers apparurent soudain, les sabots de leurs chevaux claquaient contre le bois du pont-levis. L'un des cavaliers tenaient l’étendard de son maître, sur fond vert, un serpent s'enroulait autour d'une épée. Elenei jeta un regard à son père, puis à sa mère qui s'était composée un masque avant de reporter son attention sur un garçon, un peu plus âgé que Godric, qui descendait habilement de sa monture. Il était plutôt mignon mais, Elenei avait un mauvais pressentiment. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était à se montrer polie envers Salazar, enfin, sa mère lui lui avait ordonné en ajoutant que de toute façon, puisqu'elle était une fille, elle ne passerait que peu de temps avec lui. Elenei avait mal pris cela car cela signifiait que ce Salazar allait sûrement lui voler Godric. Et elle n'était pas prête à se laisser marcher sur les pieds. Godric était son frère à elle et comme elle avait pitié du nouveau venu, elle était prête à partager avec lui. Au pire, il lui suffirait de rallier Merwyn à sa cause si le Slytherin devait trop important et cherchait à l'évincer elle, parce qu'elle était une fille.
Forte de ses résolutions, Elenei adressa un grand sourire à Salazar qui s'approchait, attendant qu'elle lui soit présentée.


Assise dans l'embrasure de la fenêtre, la jeune femme fixait d'un air mélancolique le paysage verdoyant des Highland. C'était un jour magnifique, le ciel était bleu, sans aucun nuage à l'horizon. Un jour fait pour sortir, pour s'amuser. Malheureusement, depuis le départ de son frère et de Salazar, Elenei s'ennuyait. Bien sûr il y avait Merwyn, et elle adorait son jeune frère mais il passait son temps libre auprès de leur père, à apprendre un maximum de chose. Les pas de sa mère retentirent dans l'escalier, léger, si féminin. Elle entra dans la chambre de sa fille en frappant doucement. Elenei se retourna vers sa mère. Pendant longtemps, elle l'avait pris pour un ange, avec ses longs cheveux blonds et ses yeux verts. Elle savait que sa mère aurait préféré avoir une fille à son image, blonde, délicate, et au lieu de cela elle avait une fille qui comme ses fils, ressemblait à son père, et qui dédaignait les comportements qu'une dame devait avoir.
« Quelque chose ne va pas mère? » demanda finalement Elenei. Le visage de sa mère se crispa, et Elenei devina que quelque chose n'allait pas. Son coeur se mit à tambouriner dans sa poitrine, elle avait un mauvais pressentiment... qui se confirma. « Elenei... tu es une femme maintenant. » Elle se força à sourire. Oui. A vingt-trois ans, elle était une femme, et ce, depuis plus de huit ans désormais. Elle soupira. Ainsi, le jour qu'elle avait tant redouté était arrivé. Qui était-ce? « J'imagine que je dois aller retrouver Père dans la Grande Salle? » « Oui... Tu verras, il a fait le bon choix. » Elenei fut rassurée par ses paroles mais ce fut toujours la peur au ventre qu'elle descendit à l'étage inférieur. Pourquoi, pourquoi fallait-elle qu'elle se marie? Elle ferma les yeux. Elle savait parfaitement les raisons qui auparavant lui avait permis d'échapper à un mariage. A cause de sa magie. Elle était une sorcière douée et son père avait tenu à ce qu'elle arrive à maîtriser parfaitement son pouvoir avant de la donner à un homme.
Redressant soudain le menton, les yeux étincelants, Elenei ouvrit sèchement et bruyamment la porte, annonçant ainsi son entrée. Son père se tenait debout, à côté de la cheminée dans laquelle ronflait un feu. Il ne sursauta pas mais se retourna, lançant à sa fille un regard indéchiffrable. Elenei était morte de peur, mais prête à affronter son père. Elle avait hérité de lui son caractère et si elle l'admirait, elle ne le craignait trop, du moins, elle n'avait pas peur de lui dire ce qu'elle pensait de cette stupide idée de mariage. ELLE? Se marier? Alors qu'elle était l'une des rares à maîtriser le transplanage? Alors qu'elle maniait une épée et un arc parfaitement? Alors qu'elle détestait coudre, tisser et faire tout ce qu'une dame faisait? Elle allait se marier? Son père était fou. Oui, c'était cela, il était tombé sur la tête.
« Qui? » jeta t-elle en se plantant devant son père. « Lord Perceval Lancaster » A ce nom, toute rébellion cessa dans l'esprit d'Elenei, elle se contenta juste de se détendre et fit « D'accord. » avant de sortir de la salle en refermant la porte. Lorsque cela fut fait elle sourit bêtement. Elle? Mariée à un homme beau comme un Dieu qui passait pour être le plus noble de tout les chevaliers? Et un ami de sa famille de plus. Un homme qu'elle connaissait. Elle l'avait déjà rencontré, plusieurs fois, et il avait le même âge que Godric, à peine plus âgé qu'elle. Et on ne disait que du bien de lui. L'idée de se marier, de partir, ne lui plaisait absolument pas, mais un mariage aussi grand que le sien allait être prendrait bien un an à se préparer. Et puis, les terres de l'orage étaient voisines des Highlands, alors, elle serait toujours proche de chez elle. Les jambes soudain en coton, elle s'assit par terre. Elle, mariée? Il fallait qu'elle écrire à Godric.



Novembre 1216; Elenei fixait son reflet qui souriait dans le miroir poli, posé sur sa coiffeuse. Trois mois. Elle posa sa main sur son ventre. Elle n'osait pas en être sûre, et pourtant elle savait très bien que ça l'était. Après quatre années de mariages qui étaient restées désespérément stérile, elle pouvait enfin se permettre de penser à une possible grossesse. Son mariage était heureux. Beaucoup plus qu'elle ne l'avait imaginer. Perceval était l'homme qui lui fallait, elle ne regrettait pas un seul instant d'avoir été menée à l'autel. Les premiers temps avaient été extrêmement dur pour elle, et elle avait fait étalage de son plus mauvais caractère avant de se décider à prendre à coeur son nouveau rôle, avant de s'habituer. Et pourtant, une part d'elle espérait toujours retourner là-bas, chez elle. Peut-être y aurait-elle droit lorsqu'elle aurait donné le jour à un héritier? Parce qu'Elenei voulait un fils, et même plusieurs, elle voulait des filles aussi, mais dans l'idéal, ces dernières viendraient après. Elle était heureuse. Tellement heureuse. Se levant de sa coiffeuse, elle se dirigea vers une autre table et sortit un morceau de parchemin ainsi que de l'encre. Elle devait l'annoncer à Amalya, qui était comme une soeur pour elle. Plus tard, dans un mois, elle le dirait à Perceval, elle savait qu'il serait heureux, puis elle l'annoncerait également à Roslynn et à sa famille. Son père allait être ravi! Il serait grand-père pour la première fois! Quand à sa regrettée mère, elle avait été emportée par la Grande Peste. Le coeur d'Elenei se serra à ce souvenir, encore très douloureux pour elle. Mais au moins sa mère avait-elle eu le temps de voir sa fille mariée -et heureuse-. Souriante, elle alla ensuite s'allonger sur l'immense lit. Elle devrait arrêter de courir à droite et à gauche -chose qu'elle avait déjà réduite depuis son mariage-, mais elle l'acceptait. Être mère était un cadeau du ciel, et à vrai dire, elle avait hâte de serrer son enfant dans ses bras. Si elle le mettait au monde, et si elle survivait. L'angoisse la submergea un bref instant avant qu'elle ne se ressaisisse. Tout irait bien.
Elenei se leva et marcha jusqu'à la fenêtre. Dans la cour, on préparait déjà le voyage de son époux. Il allait à Londres, après les fêtes de fin d'années. Elle comptait d'ailleurs lui annoncer la bonne nouvelle à ces occasions, ainsi qu'à sa famille.


1217; La tête lourde, Elenei se réveilla difficilement. Aussitôt les sanglots la reprirent. Un instant, elle se demanda pour elle pleurait et pourquoi elle se sentait aussi mal. Pourquoi aussi, était-elle couchée alors que l'après-midi était déjà bien avancée? Automatiquement elle posa sa main sur son ventre qui déjà, était visible. Puis, brouillés, les souvenirs lui revinrent.
Elle avait tout d'abord reçu une autre lettre de son père qui lui demandait comment elle se portait. Il avait été aussi heureux que Perceval d'apprendre qu'elle portait un enfant. Et puis, peu après, était arrivée la seconde lettre. Une lettre écrite de la main de son époux. Le hiboux était mort quelques minutes après l'arrivée de la lettre, tant il avait volé pour la lui porter. Elenei l'avait ouverte et avait appris la terrible nouvelle. Son père avait été lâchement assassiné par Salazar Slytherin, l'homme qui avait été élevé parmi eux et qu'elle considérait comme un membre de sa famille. Assassiné. Son père était mort. Mort. Ce héros, ce colosse qui la prenait dans ses bras pour la hisser sur ses épaules, qui parfois, l'emmenait sur son cheval à la découverte du paysage. Mort. Elle s'était effondrée, ressentant une vive douleur, son coeur était déchiré. Et Perceval qui se trouvait encore à Londres! Et Godric? Où était-il? A Londres aussi? Elle l'ignorait. Seul Merwyn devait être à Fort Williams. En pensant à sa maison, ses terres natales, Elenei souffrit encore plus. Un goût amer avait envahi sa bouche tandis que les larmes inondaient ses joues. Jamais elle n'avait autant souffert, jamais elle n'avait montré ses sentiments à qui que ce soit.
Une servante l'avait forcée à se coucher, avant de lui ordonner de boire. Elle avait du y glisser une potion destinée à la faire dormir, pour qu'elle se calme. L'enfant avait été en danger. Elenei le savait également, elle l'avait senti. Des contractions, brèves mais douloureuses, avaient failli lui faire perdre son enfant.
Elenei se redressa. Elle resterait au lit quelques jours, le temps de s'assurer que son enfant ne risquait plus rien, et elle se relèverait. Ensuite, ensuite, elle ferait tout pour faire payer à ce Salazar ce qu'il avait fait à son père. Oh oui. Il paierait cher. Très cher. Pour la première fois de sa vie, Elenei croisa ses mains et se mit à prier pour que Godric -à qui la nouvelle avait du parvenir-, réussisse à avoir la tête de ce monstre qui avait tué l'homme qui l'avait élevé comme son propre fils. Oui, dans quelques jours, lorsqu'elle se relèverait, son chagrin masqué à tous, elle commencerait à espérer en silence. La guerre était déclarée désormais, les Gryffindor contre les Slytherin et les Black. Et son époux joindrait les forces des Lancaster à celles de son frère, elle le savait. Le risque de perdre à la fois ses frères et son époux était grand, mais elle ne pouvait rien faire à part prier de toute ses forces pour qu'ils demeurent en vie. Elle ne supporterait pas leurs morts. Elle les aimait trop pour cela. Mais elle était déterminée à tout faire pour que le Slytherin meurt. Elle ne supporterait pas de le savoir en vie après ce qu'il avait fait. Jamais.

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