Dans cette partie, nous attendons à ce que vous parliez de la famille de votre personnage. Ses parents, si il a des frères et soeurs, des enfants illégitimes ou si il est un bâtard, bref, sa famille ! Attention cependant, si vous choisissez d'incarner un membre d'une maison banneret à une maison suzeraine, vous devez laisser la possibilité à d'autres membres de compléter la famille.

Sa famille, c’est de loin, la chose la plus importante à ses yeux. Elle se sentirait perdue sans eux. Ce sont ses repères dans ce monde, ses antidotes et ses poisons. Elle admire son père plus que tout au monde, elle regrette de ne pas être née garçon, elle perçoit à chaque fois dans ses, une infime lueur de déception. Il a toujours considéré sa fille comme une véritable princesse et n’a pas voulu voir l’esprit combatif qui sommeillait en elle, alors, elle a grandi avec un objectif, celui de lui montrer sa vraie valeur, de lui prouver qu’elle était digne d’être une Lestrange. Elle a des relations privilégiées avec son paternel et elle en parfaitement conscience. Althéa est sa seule fille et quand son père est devenu veuf, elle a tout fait pour combler le vide qu’avait laissé sa mère. En véritable dame, elle est restée en retrait et se contentait simplement de conseiller son père. C’est en remplissant ce rôle qui n’était pas le sien, que son père s’est rendu compte du potentiel de sa fille. Elle est très proche et complice de ses frères aînés. Chacun d’eux, lui apporte quelques choses, nécessaire à son équilibre. Elle sait qu’elle peut trouver auprès d’eux, à peu près tout ce qu’elle souhaite : du soutien, une oreille attentive, des conseils, des défis …

Les doigts crispés et le visage figé dans l’expression d’une douleur intense. Cette situation ne lui était plus étrangère à présent. Elle l’avait déjà vécu cinq fois. Elle était bien trop digne pour hurler, elle souffrait en silence. Les douleurs de l’enfantement, il n’y avait pas pire torture pour une femme mais pourtant elle n’était jamais aussi heureux qu’en sachant qu’elle allait donner la vie, même si il y avait un risque qu’elle le paye de la sienne. C’est l’angoisse principale qui avait animé le déroulement de sa grossesse. Théa Lestrange n’est plus dans sa prime jeunesse. Elle n’était plus aussi forte et résistante qu’elle aurait souhaité l’être. Son expérience ne lui était d'aucun secours, chaque délivrance était unique. De plus, elle était parfaitement consciente que chaque minute qui passait mettait en péril la vie de son enfant et la sienne. Elle allait devoir concentrer le peu de force qui lui restait, si elle souhaitait en finir rapidement. L'euphorie que générait, cette nouvelle naissance, la fatiguait plus que tout le reste. Les entrées et sorties des domestiques bien que nécessaire lui était insupportable. Elle ne supportait pas la vue du sang et apercevoir les sceaux et les linges remplit où imbibés de son sang, l’incommodait. Elle tentait de se concentrer sur le plus important : son accouchement. Personne d'autre ne pouvait mettre cet enfant au monde. Prise de tremblement, elle refusait de se laisser gagner par la panique, elle voulait garder l'esprit clair. Si, elle devait mourir aujourd'hui, en accomplissant son devoir de mère et d'épouse, elle refusait d’emmener son enfant à naître dans son trépas. La carnation de sa peau rendue bleutée par l’effort devient encore plus prononcée alors qu’elle fermait les yeux, le temps d’un instant, elle essayait d’oublier toute l’agitation. Quand, elle ouvrit à nouveau ses paupières, elle affichait un air plus déterminé que jamais. Elle voulait que cela se termine. Elle poussait, poussait, poussait. Pendant de longues minutes, elle ne respirait plus. Elle sentait plus la peine lancinante qui avait envahi ses membres fatigués par tant d'efforts. Elle sentait ses yeux se voiler mais le cri du nouveau né, de son enfant, la ramena à la réalité. C'était fini. Une des femmes était déjà occupée à envelopper l'enfant dans la couverture confectionnée par la lainière du village. La même servante ramena l’enfant à sa mère en la berçant doucement pour calmer ses pleurs. « C’est une fille » annonça t-elle alors qu’elle la déposait dans les bras de ses bras. Théa, écarquilla les yeux de surprise. Un flot de bonheur s’empara de sa personne. Elle avait toujours rêvé d’avoir une fille mais après quatre grossesses et quatre garçons, elle avait perdu tout espoir de voir un jour son rêve se réaliser, jusqu’à aujourd’hui. Un large sourire éclairait son visage tiraillé alors qu’elle se perdait dans la contemplation du visage de sa fille. Elle était parfaite. « Comment souhaitez-vous l’appeler ? » demanda-t-on. Elle n’y avait même pas réfléchi. Cette décision était prise par son époux, uniquement. Elle allait pourtant devoir choisir, son mari était parti depuis huit mois, avant même qu’elle est eut le temps de lui annoncer sa grossesse. Elle ne pouvait pas attendre son retour. Fille d'Alistair et Théa Lestrange. « Althéa » s’exclama-t-elle en berçant avec amour sa petite fille. Elle était sûre qu'elle le porterait à merveille.

Alistair avait toujours été incapable de rester plus que quelques jours chez lui. Il n’était jamais présent, laissant la gérance du domaine à son épouse, qui veillait au bon déroulement de la vie quotidienne. Aucun hiboux ne lui fût envoyer pour le prévenir de la naissance de son enfant dont il ne connaissait même pas l’existence. Il découvrit le visage de sa petite fille, pour la première fois, alors qu’elle était déjà âgée de huit mois. Il n’avait pas la fibre paternelle. Il n’avait eu, jusqu’à présent que des fils, sur quatre, deux, uniquement étaient encore en vie et n’était rien de plus, pour lui, que des soldats en devenir. L’un, allant hériter en plus, du privilège de son domaine mais c’était tout. C’est avec une certaine appréhension qu’il s’approchait silencieusement du berceau tressé de sa fille. Sa fille. « Comment s’appelle-t-elle ? » demanda-t-il à la nourrice qui veillait sur l’enfant jour comme nuit. « Althéa, mon seigneur » lui répondit-elle alors qu’elle se replongeait déjà dans la contemplation de l’étendue verte des champs, au-dehors. Il comprit immédiatement l’hommage qu’avait cherché à rendre sa femme, en associant leurs deux prénoms dans celui de leur unique petite fille. Il avait toujours souhaité des fils. Il pensait que cela renverrait une meilleure image de sa famille. Il ne réussissait pas néanmoins à résister devant le visage angélique de sa fille. C’était une sensation nouvelle et étrange qu’il ressentait. De l’amour ? Il ne connaissait pas ce sentiment, cela lui était totalement inconnu et cela, malgré tout le respect et l’affection qu’il éprouvait pour son épouse qui lui est totalement dévouée. Il était envahi par le besoin d’être au côté de cette petite si fragile et pourtant robuste. Il éprouvait le besoin de la protéger, de la garder sauve.

L’enfance d’Althéa fût paisible et heureuse, aussi heureuse qu’on peut l’être quand on vit dans un climat de tensions constantes. Elle ne parlait pas beaucoup, elle n’avait pas besoin de parler, ni l’envie. Elle se sentait plutôt mal à l’aise dans cet environnement masculin. Elle admirait d’ailleurs beaucoup sa mère pour cela, tout paraissait tellement naturelle chez elle. Elle disparaissait discrètement aussi souvent qu’elle en avait l’occasion. Son père n’avait jamais attendu d’elle plus que ce que sa petite princesse était censée faire. Si, elle complaisait les moindres désirs de son paternel, elle avait également, un côté beaucoup plus sauvage et obscure, propre sans doute, aux Lestrange.