Sekhmet vient d’une famille très nombreuse, en réalité elle est l’ainé d’une fratrie de sept enfants dont le plus jeune n’a que deux ans. La famille Khaalifa fait parti de la noblesse égyptienne qui a un pouvoir de décision assez important. Tous étaient prédestinés à un grand avenir, néanmoins l’addiction du père (pourtant notable respectable) les précipita tous dans une longue chute. Endettés, ils ne doivent leur survie que lorsque le père vendit sa fille ainée Sekhmet à un chevalier venu d’Occident en contrepartie d’une lourde somme d’argent. Depuis son départ, la jeune femme n’a plus jamais entendu parler de sa famille, ni vu qui que ce soit. D’après les dires, ils auraient peu à peu remonté la pente retrouvant leur richesse perdue. Un de ses frères serait mort de maladie et sa sœur Thétis serait déjà mariée. Mais maintenant qu’elle est souillée, Sekhmet n’a plus aucun espoir de les revoir, cela ne serait pour eux qu’une preuve de déshonneur. Ils préféraient qu’elle soit morte plutôt qu’elle offre son corps ainsi.

Assise dans le sable, Sekhmet n'a que onze ans. Sa peau ambrée par le soleil brille doucement alors que déjà sa longue chevelure de jais repose sur ses épaules. Parfois, le vent chaud laisse quelques-unes de ses mèches voleter dans l'air avant de cesser. Fermant les yeux depuis plusieurs minutes, Sekhmet respire calmement et se concentre. Une main tendue devant elle, la petite gamine habillée dans sa toge blanche habituelle essaye pour la première fois de créer de la magie consciemment. Certes, des signes lui prouvaient depuis quelques années qu'elle était sorcière comme la plupart des personnes de sa famille, mais son éducation ne commencerait véritablement que lorsqu'elle pourra le faire de sa propre volonté.

On est bien loin de l'Angleterre froide et austère, l'Egypte chaude et dangereuse s'offre comme un écrin à Sekhmet qui comme ses frères et soeurs est promise à un grand avenir. Elle le sait, sa mère lui en parle tellement souvent lorsqu'elle lui brosse les cheveux. Ils veulent le meilleur et souvent la famille Khaalifa l'obtient, peu importe les moyens.

Et enfin une étrange sensation, agréable et qui pourtant la vide complètement de son énergie. Sekhmet ouvre les yeux, devant elle les quelques grains de sables se sont organisés en un tourbillon qui doucement sous ses doigts se forme et danse à chacun de ses mouvements. Un sourire vainqueur vint se loger sur les lèvres de la petite égyptienne, elle a réussi. Enfin.


Sekhmet a bien grandi. De petite fille insouciante, elle devint une adolescente à qui on donne déjà de grandes responsabilités par sa qualité d'ainé ainsi qu'en vue de ses qualités magiques. Oui, Sekhmet est naturellement doué pour cet art et fit tout pour le cultiver en compagnie d'un précepteur. Si personne ne s'en doute, l'égyptienne reçut une très bonne éducation qu'il s'agisse de la magie, de la philosophie ou encore de la pratique de l'arc. Digne et légèrement distante, Sekhmet est promise au rang de grande prêtresse, privilège rare.

Ce fut sans compter sur l'addiction de son père pour les jeux. Comme un poison qui s'insinue par chaque pore de la peau, cette dépendance précipita leur chute, si bien que la famille est endettée et ruinée. Les privations s'enchaînent au fur et à mesure, les meubles et les bijoux se vendent au fur et à mesure. Mais cela ne suffisait pas. Rien ne suffisait. Une jeunesse brisée par des déboires, un avenir qui désormais sonnait comme trop lointain pour qu'on puisse encore y croire. La pauvreté, Sekhmet s'y était préparée, oui cela allait être dur, mais ils étaient toujours ensemble, unis. Du moins c'est ce qu'elle croyait. Le fait est que son père avait trouvé un arrangement .

La première fois qu’elle vit Cenred Oswald, il était ivre, gros et lui donnait envie de vomir. Chevalier influent vivant sur les terres des Mont-Brumeux, il servait les Shytherin. Elle se souvient bien de sa présentation au noble anglais. Il était ivre et parlait bruyamment avec son père depuis de longues heures. Soudain un rire semble conclure l’affaire. On la réveille, son père lui demande de s’habiller prestement sans rien lui demander et de préparer quelques affaires. Une fois debout, elle ne fait pas la fière face à cet homme qui la dépasse plus d’une tête. D’un œil critique, Cenred Oswald l’inspecte, lui demandant d’ouvrir la bouche pour voir sa dentition. C’est à cet instant que Sekhmet commença a comprendre ce qui se trame, son regard sombre et affolé cherche celui de son père, juste pour ne pas y croire. Non, pas ça. Il regarde le sol, évitant délibérément les pupilles de sa fille qui semblent transmettre sa colère croissante. « Je la prends ». Son père acquiesce, quelques bourses s’échangent et soudain Sekhmet sent autour de ses poignets une corde se serrer jusqu’à lui faire des brûlures, qui lui laisseront des traces durant plusieurs jours. Vendue comme une vulgaire bête, séparée de sa famille, une marchandise ni plus ni moins.
Le voyage jusqu’aux Monts Brumeux dura deux semaines par bateaux. Affolée dès qu’elle voyait de l’eau, Sekhmet resta dans les calles ne mangeant guère, décidée à se laisser mourir plutôt que de faire ce qu’on lui demandait, technique vaine et inutile. En réalité Cenred Oswald l’avait acheté en cadeau de fiançailles de son fils, une esclave qui devait accéder à tous ses désirs sans jamais sourciller au risque de perdre sa tête. Sa vie auprès des Oswald ne fut pas des plus réjouissantes, mais de pauvre gamine blessée et perdue Sekhmet commença doucement à se forger l’esprit et la détermination qu’on lui connait encore aujourd’hui. Au début, chaque passage sur son corps par un homme la faisait crier et lui donnait envie de vomir, mais peu à peu sa peur s’affaiblit, le dégout reste et l’amour charnel n’est qu’à ses yeux un synonyme de supplice.

Mais son rôle ne s’arrêta pas là. Son côté exotique et sa venue en terre anglaise ne passa pas inaperçue et Oswald sentit vite que l’égyptienne pouvait lui rapporter encore plus. C’est ainsi que de ses dix-sept ans à ses vingt-trois ans, Cenred Oswald loua ses services à travers tout le royaume. Prostituée ou simple danseuse, sa jeunesse fut vite perdue entre les dizaines de draps qu’elle a froissé. Mais le rôle de petite victime, ne lui apportait rien, il était beaucoup rentable pour elle de jouer ce rôle, même si ses états-d’ âme en souffrait terriblement. Elle était souillée, mais au moins Sekhmet était consciente du pouvoir qu’elle avait désormais sur les hommes.


Le filet du Diable. Le bordel le mieux côté de la capitale anglaise, mais également de tout le pays. Vendue une fois de plus, Sekhmet fut pourtant soulagée de quitter l’emprise des Oswald. A l’âge de vingt-cinq ans, Sekhmet s’est créer une forte réputation à travers son milieu et joue désormais bien son rôle. Mais elle n’en peut plus, elle veut vivre, libre, loin de ce bordel, loin des hommes qui s’invitent dans son lit. Oh bien sûr, elle a déjà demandé le prix de sa liberté, mais étrangement à chaque fois il augmente. Un joyau dont le propriétaire du bordel ne veut pas se débarrasser comme ça.

Lentement, l’égyptienne essaye tant bien que mal de se stabiliser, même si le fait de ne pas pouvoir utiliser la magie lui manque terriblement. Néanmoins, il n’est pas rare qu’elle fasse quelques incartades sans utiliser sa baguette magique. Mais pourtant, il n’y a pas que ses promesses d’évasion qui lui permettent d’avoir un train de vie aussi agréable, à l’aide des plantes Sekhmet s’est également faite une réputation de guérisseuse ou d’empoisonneuse. Au choix et en fonction du prix que vous êtes prêt à mettre. En réalité, Sekhmet à toujours quelque chose à vous offrir.

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J'irai bien refaire un tour du côté de chez Sekhmet Oswald bienvenue