La forêt de Wyddfa n'était sans doute pas l'un des endroits préférés de Gall. Pour les moldus, la forêt était maudite ; pour les sorciers, c'était une forêt regorgeant de choses toutes plus intéressantes les unes que les autres. Souvent, Gall s'était retrouvé dans cette forêt, en quête de divers ingrédients à prélever pour de petits ou grands nobliaux avides de potions. L'homme était cependant assez intelligent pour ne jamais s'être aventuré dans la forêt les soirs de pleine lune, moment où la meute Greyback prenait son essor et chassait. Il était peut-être courageux et téméraire, mais non suicidaire. Rencontrer un loup-garou sous sa forme loup ne l'attirait pas plus que ça. Si pour certain, sa vie ne valait rien, il y tenait quand même un peu. Cette fois-là, il s'était rendu jusque dans la vallée des Loups, territoire Black, sous ordre du Conseil, son charmant employeur. Une simple mission de repérage, histoire de voir où en étaient les créatures peuplant l'immense forêt sombre. Gall s'y était aventuré vers midi, là où le soleil est le plus haut dans le ciel ; mais une fois pénétré dans l'antre de Wyddfa, la lumière du soleil avait disparu. Ne restait que quelques filaments lumineux, assez pour éclairer un passage. Quand bien même, la forêt restait extrêmement sombre. Egalement, le terrain était douteux, avec les nombreuses racines qui sortaient du sol pour empêtrer les imprudents et les trop pressés. Mieux valait regarder où on mettait les pieds, si on ne voulait pas se retrouver face contre terre.

Gall avait laissé son fidèle destrier dans un auberge, quelques lieux avant l'entrée de Wyddfa. Il trouvait bien inutile de s'aventurer à dos de cheval ici, et préférait marcher, avec un pied sur. Et puis, il savait bien que son cheval n'appréciait pas Wyddfa, il l'avait constaté à plusieurs reprises. Peut-être sentait-il toujours l'odeur des loup-garous, qui devaient hanter la forêt; et cela l'effrayait. Ainsi, Gall progressait à pieds, son carquois sur le dos, son épée battant contre son flanc et son arc en travers des épaules. Il portait également une sorte de besace rapiécée, vieillotte. Il pouvait toujours s'en servir pour y collecter quelques ingrédients magiques dont les sorciers étaient si friands. Ça ferait toujours un bon pécule à se mettre dans la poche. Pour finir, il n'avait même pas pris sa baguette, le fameux bâton de bois que le Conseil lui avait donné. Il n'en avait jamais trouvé l'utilité, pour lui qui ne connaissait pas de sortilèges. La forêt de Wyddfa était assez peu fréquentée, à part par des créatures magique, évidemment. Gall arracha ses ailes à un billywig qu'il venait d'attraper, avant d'entendre un bruissement suspect. Soit c'était une créature de taille humaine, soit carrément un humain. Un sorcier, assurément, puisqu'aucun moldu n'osait s'aventurer dans le bois. Gall aurait pu poursuivre son chemin pour s'éloigner du bruit, mais la curiosité fut plus forte et après avoir rangé les ailes dans sa petite besace, il avança. De derrière un buisson touffu, il apparut et découvrit une gamine, armée d'une épée. Ils s'observèrent un moment, puis la gamine prit de grands airs pour dire : « Qui êtes-vous ? ». Il n'eut même pas le temps de répondre que l'adolescente poursuivait, toujours sur le même ton : « Que faîtes-vous ici ? Dans cette forêt appartenant à la famille Black ? ». A n'en pas douter, il avait à faire là avec une noble damoiselle. Et à juger par le ton qu'elle empruntait pour parler de la famille Black, il se dit aussitôt qu'elle faisait justement partie de cette famille. Depuis quand les grands seigneurs laissaient-ils leur précieuse enfant vagabonder à leur guise, seule et sans défense, dans une forêt telle que Wyddfa ? Gall ne put que s'esclaffer avant de tâter le fer de son épée avec sa main, et de répondre sur un ton amusé : « Gall Dragon pour vous servir, ma Lady ». Il accompagna sa présentation d'une petite révérence mal faite, et reprit : « Paraît-il que Wyddfa appartient à tout ceux qui veulent bien y entrer. Mais s'il vous plait vraiment, sachez qu'on m'emploie pour venir ici. Le Conseil lui-même, et le service de régulation des créatures magiques pour être exact. La réponse vous convient ? ». Il sourit de toutes ses dents, dont l'hygiène était douteux.

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