Bristol l'Arrogante. Ses tours effilées et ses hauts murs de pierre sombre. Le fief des Black, perle de majesté et de force dominant la vallée de sa grandeur impétueuse. De la fenêtre du grand salon ou tu es installée, tu regardes au loin les plaines vallonnées qui s'étendaient vers l'horizon, étendues herbeuses et plates qui formaient la terre des Black. Au loin tu aperçois les lacs d'eau opalins, tâches brillantes dans le vert uniforme des prairies, petite, quand tu regardais à la même fenêtre les même paysages, tu t'imaginais que ces lacs étaient des trous béants dans les plaines, où tu pouvais plonger pour t'immerger dans un monde nouveau. Rêveries enfantines, innocence désinhibée. Combien de fois n'avais-tu pas mis tes pieds dans cette eau glacée pour essayer de plonger dans ces étendues planes d'eau sans remous ? cela avant que ton frère ne vienne te récupérer, pestant contre tes idées d'enfant trop rêveuse, surement bien trop. Ton regard se tourne ensuite plus bas, vers la cour du château où entre les serviteurs fébriles et les nobles désinhibés rejoignant rapidement un abri pour s'abriter de la pluie naissante. Tu vois s'entremêler les bannières vertes des Slytherin à celles, bleues et noires, de ta propre maison. Ils étaient arrivés il y a quelques heures de leur fief de Saint-Andrews, afin de pourparler avec ton frère d'une alliance entre vos deux familles. Une alliance que tu sais inévitable mais chaque jour prends plus d'importance alors que l'union d'Arès et de la Dame des Monts Brumeux semble se rapprocher. Inextricable piège où la seule issue sera une guerre sans merci pour le pouvoir. L'alliance du serpent et du chien. Crocs et Poison. Mort.

Tu n'approuves pas cette union. Et plus encore, tu détestes l'enjeu guerrier qui en résultait. Tant de mort, tant de sang et de larmes. Vision de cauchemar d’une Angleterre à feu et à sang ; Embrasée dans le sifflement des lames et le chant des sortilèges. Un instant, j’imagine L'Arrogante Bristol, forteresse ou j'avais grandi. Je vois ses murs s’écroulant dans un bruit sourd sous les cris d’agonie des soldats qui tombent les uns après les autres. Images fugaces d’un possible destin. Tout ça pourquoi ? Pour la gloire d'un nom qui déjà était synonyme de gloire et de majesté. Tout ça pour le salut d'hommes se voulant plus puissants qu'ils ne l'étaient déjà. Non, ça n'en vaux pas la peine. Rien ne justifie la mort et la douleur d'un peuple sacrifié. Tu pousses un soupir, lançant un regard circulaire vers le petit salon où tu aimais t'isoler. Tu ne voulais pas te lier aux courbettes hypocrites et aux sourires de façade, et encore moins courber l'échine devant Salazar et sa famille, ainsi tu avais préféré prétexter derrière une fausse fatigue pour t'isoler ici. Seule dans la petite pièce circulaire, entre les tapisseries brodées du chien noir et les étagères de bois massif emplies de livres et de bibelots en tout genre. Silence. Seule le son ténu de la pluie légère se faisait entendre, entremêlé au doux bruissement des pages du livre que tu feuillètes. Bientôt un autre bruit brise ce calme régulier, tu lèves la tête rapidement, tiquant légèrement d'avoir été dérangée dans ta solitude.

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